L'augmentation des cotisations, destinée à faire face à la hausse des coûts, et la proposition de rendre facultatives les conférences de district annuelles ont été de loin les points les plus débattus au cours de cette réunion.

Stephanie A. Urchick, présidente du Rotary International, a donné le ton du Conseil le jour de son ouverture, en soulignant la nature interculturelle et coopérative du Rotary.

« Ce Conseil représente le cœur du processus démocratique du Rotary et le meilleur de notre esprit international, a déclaré Madame Urchick devant quelque 480 délégués et observateurs. Ce rassemblement est l'une des expressions les plus puissantes du multiculturalisme au Rotary. Ici, des voix de tous les coins du monde se rassemblent, non pas pour rivaliser, mais pour collaborer ».

Les délégués ont approuvé une augmentation de 3,50 dollars des cotisations que chaque Rotarien verse au Rotary International, ce qui signifie que les cotisations passeront de 82 dollars pour 2025/2026 à 85,50 dollars pour 2026/2027. Les cotisations augmenteront de 3,75 dollars pour chacune des deux années suivantes.

Les prévisions financières sur cinq ans, présentées aux délégués au début de chaque Conseil, indiquaient qu'en l'absence de toute augmentation, le Rotary aurait un déficit de 42 millions de dollars d'ici 2029/2030. Les politiques de l'organisation lui imposent d'avoir un budget équilibré.

« Les cotisations sont la principale source de financement de toutes nos activités, a déclaré Trichur Narayan « Raju » Subramanian, membre du conseil d'administration du Rotary. Elles permettent de fournir des services essentiels aux clubs, aux membres et aux districts. L'inflation continuant de grimper, nous devons nous assurer que les cotisations suivent. » 

« Le monde a plus que jamais besoin du Rotary, a conclu M. Subramanian. Il est de votre ressort de protéger l'avenir de notre organisation. »

Les supporters de l'augmentation des cotisations ont également insisté sur le fait que le Rotary a réduit et continuera de réduire ses coûts en trouvant de nouveaux moyens d'être efficace. L'augmentation des cotisations, qui s'élève à environ 4 % par an, est inférieure au taux d'inflation mondial de 2024.

Les opposants ont toutefois affirmé que l'augmentation des cotisations serait un frein au recrutement. Plusieurs ont également déclaré que les informations fournies par le Rotary aux délégués n'étaient pas suffisamment détaillées et qu'ils souhaitaient une plus grande transparence.

« Au cours des dix dernières années, l'effectif a diminué », a déclaré Shobee Tone, représentant du district 2650 (Japon), soulignant que la perte de membres résultant de l'augmentation des cotisations affecte surtout les petits clubs. Il a ajouté que le Rotary avait besoin d'une plus grande efficacité en réduisant la masse salariale.

L'augmentation des cotisations a prévalu après 45 minutes de débat et une tentative infructueuse de reporter la décision de trois mois.

Le Conseil a également approuvé une mesure qui permettra de créer des clubs avec seulement 15 membres, au lieu de 20. Les partisans de cette mesure estiment qu'elle éliminera les obstacles à la création de nouveaux clubs et permettra au Rotary de se développer et d'étendre sa portée en essayant des modèles de club novateurs.

Ken Schuppert, président du Conseil, a remercié les délégués pour leur travail acharné, affirmant que les mesures approuvées rendront le Rotary plus fort. 

« Ils ont examiné et se sont prononcé sur des projets d’amendement qui changeront et guideront le Rotary à l'avenir », a-t-il déclaré. Le Conseil a également :

• Approuvé la tenue facultative d'une conférence de district annuelle suite à un débat anime.
• Rejeté les deux projets visant à fixer une limite d'âge pour les Rotaractiens. Les opposants ont invoqué le faible nombre de Rotaractiens de plus de 40 ans pour affirmer que ces limites n'étaient pas nécessaires et qu'elles risquaient d'obliger les membres à quitter le Rotary.
• Rejeté la limitation du nombre de membres d'honneur à 5 % de l'effectif actif du club. Les opposants ont fait remarquer que de nombreux clubs utilisent le statut de membre d'honneur pour rester en contact avec d'anciens membres, tels que des Rotariens de longue date ayant une expertise précieuse à offrir.
• Approuvé une mesure permettant au conseil d'administration du Rotary de tester de nouveaux modèles de gouvernance en plus de ceux qui ont été approuvés il y a trois ans. Ces modèles sont actuellement en cours au RIBI, ainsi qu'en Nouvelle-Zélande et en Australie. Les partisans de cette mesure soulignent que le système des gouverneurs supervisant les districts remonte aux débuts du Rotary. Ils estiment que l'essai de nouveaux modèles de gouvernance peut aider le Rotary à s'adapter aux besoins futurs et à former et développer de nouveaux dirigeants.
• Convenu d'autoriser le conseil d'administration du Rotary à prendre en compte la culture et la langue en plus du nombre de Rotariens dans le redécoupage des zones.
• Décidé que les prévisions financières quinquennales présentées au début de chaque Conseil incluent des informations sur les améliorations de processus et les mesures de réduction des coûts mises en place par le Rotary. Dans le même ordre d'idées, le Conseil a approuvé qu’une analyse professionnelle régulière des processus et des structures de coûts au sein de l'administration du Rotary soit menée. 
• Approuvé le changement de nom du séminaire de formation des présidents élus et de l'assemblée de formation de district. Cette mesure s'inscrit dans le cadre d'un changement de culture visant à passer de la formation à l'apprentissage afin d'impliquer et de responsabiliser les membres. Les noms connexes sont en cours de modification.

Un compte-rendu des décisions est envoyé aux clubs, qui disposent d'au moins deux mois pour s'opposer à l'action du Conseil. L'adoption d'un projet d'amendement par le Conseil est suspendue si des clubs représentant au moins 5 % des voix possibles s'y opposent.

Texte : Arnold R. Grahl