De 1905 à 1980, en effet, les femmes n’étaient pas admises dans les Rotary-Clubs ; les épouses de Rotariens, dont la femme de Paul HARRIS, Jean, étaient souvent membres d’un Club InnerWheel. En 1963, il était noté que la pratique consistant à impliquer les épouses dans les actions rotariennes était de nature à rompre la séclusion des femmes dans certains pays. Le Rotary avait d’ailleurs été précédé par des organisations de type club-service au féminin dès 1790 aux Etats-Unis.

Les premiers Rotary-Clubs Irlandais ont ouvert la réflexion sur l’admission des femmes dans leurs Clubs dès 1912, mais les propositions échouèrent au sujet de considérations sur les classes sociales (très peu de chefs d’entreprises). Cette question restera en suspend jusqu’en 1976, quand le Rotary-Club de Duarte (Californie) admit 3 femmes comme membres. Le Club refusa l’injonction du RI d’exclure ces membres et en conséquence, le RI révoqua la Charte dudit Club. Le Rotary-Club de Duarte porta alors plainte devant la Cour de Justice de Californie, invoquant le fait que les Rotary-Clubs sont des organisations d’affaires soumis à la règlementation du Droit Civil (Civil Rights Act) qui proscrit la discrimination basée sur la race, le genre, la religion ou l’origine ethnique ; la justice de Californie se prononça en faveur du Club. Le Rotary-International fit appel de la décision auprès de la Cour Suprême Fédérale (la plus haute institution judiciaire américaine). L’argument de l’avocat du Rotary-International était que « cette décision menaçait de nous obliger à accepter n’importe qui, comme dans un motel ». Le Club de Duarte n’était d’ailleurs pas le seul à s’opposer au leadership du RI ; le District international de Seattle vota à l’unanimité l’admission des femmes en 1986. A propos de cette affaire opposant Rotary-International Board of Directors et Rotary-Club of Duarte, la Cour Suprême confirma le 4 mai 1987 la décision de la Cour de Justice de Californie favorable à l’admission des femmes ; le Rotary-International retira alors l’exigence de genre dans l’attribution des Chartes ; la plupart des Clubs dans la plupart des pays ont alors peu à peu opté pour l’admission des femmes au sein de leurs Clubs.