Les images diffusées ces dernières semaines, le long de la frontière entre l’Ukraine et la Russie, auraient pu être filmées durant la Seconde Guerre mondiale. Il est vrai que nos démocraties faibles, pour la plupart, en viennent à rêver d’un homme fort, d’un homme à poigne qui viendrait les sortir de leur torpeur.
Mais c’est sans compter sur l’aide du Rotary, et l’un de ses axes stratégiques, chargé de la promotion de la paix et de la résolution des conflits, que nous célébrons, tous les ans, au mois de février.
C’est oublier aussi, le rôle de médiation important de l’ONU au sein duquel le ROTARY s’implique grandement, dans une posture de plus en plus active.
Casques bleus et Gilets bleus réalisent très bien la convergence d’une pensée et d’une action, au cours d’une longue histoire, dont nous retracerons seulement les contours pour réveiller votre mémoire.
On rappellera que la couleur bleu représente le rêve, la sagesse, la sérénité, mais aussi la vérité et la Paix. Or le Rotary est animé d’un désir indicible de Paix.
La Paix, ce bien si précieux, qui faisait dire à Paul Harris ,lors de la Convention de La Havane en 1940 :
« C’est sans hésiter que je déclare, que la Paix dans le monde, pourrait être permanente, si l’on appliquait les principes du Rotary, à savoir : l’amitié, la tolérance et l’esprit d’utilité »
Et c’est en poursuivant cet idéal que dès 1942, alors que de nombreux pays étaient en guerre, que le Rotary s’impliqua, notamment à la Conférence des Nations Unies de San Francisco, chargée de rétablir la paix et la sécurité dans le monde. Avec les 42 organisations invitées par les Etats-Unis à cette Conférence, les représentants du Rotary, au nombre de 11 furent consultés et très appréciés par la justesse de leurs interventions.
Depuis, le Rotary détient le statut consultatif le plus élevé, offert à une organisation non gouvernementale, grâce à son inlassable activité, un acteur de tout premier plan, estimé pour son expertise, dans des domaines très sensibles.
Mais on ne peut évoquer l’ONU sans aborder également la très longue histoire commune avec l’UNESCO, cette agence spécialisée dans les questions culturelles et scientifiques. On regrettera simplement, à ce stade, que la crise sanitaire ait empêché la tenue de la Conférence Présidentielle, qui devait avoir lieu à Paris le 28 mars 2020,en présence du Président International, Mark Maloney. Cette réunion qui se faisait, en prélude au 75ème anniversaire de la création des Nations-Unies, aurait permis au Rotary d’argumenter au sujet de sa stratégie sur la Paix et le développement durable.
Mais il y aura d’autres occasions.
On notera, pour être complet qu’il existe, chaque année, une journée du Rotary aux Nations Unies, qui célèbre, de belle manière, la vision commune de ces deux organisations en matière de Paix. C’est ainsi, par exemple qu’en 2019,cinq membres du Rotary et diplômés de la paix, ont reçu le prix « Place à l’action et connexions aux frontières » pour leurs solutions locales et appropriées à la crise mondiale des réfugiés.
Enfin, il nous revient aussi le privilège, d’évoquer l’existence de Centres pour la Paix, chargés de former des professionnels, véritables artisans de la Paix. Six de ces Centres sont implantés dans des Universités prestigieuses, en Angleterre, en Thaïlande, aux USA, au Japon, en Australie et en Suède. Elles dispensent un cursus de niveau master, soit en politique internationale, soit en sciences sociales ou encore en sciences humaines.
Tous les ans, on recense plus d’une centaine d’étudiants, candidats à des bourses et dont les dossiers sont transmis à la Fondation Rotary. Ces candidats, souvent très qualifiés, sont présentés par des Clubs qui les aident à choisir leur programme et les conseillent tout au long de ce parcours initiatique. Il est cependant impératif de noter que les candidatures doivent être déposées avant le 15 mai et que c’est au plus tard, le 1er juillet que les parrains de ces étudiants doivent donner leur aval. On retiendra aussi que, depuis le lancement du programme, près de 1500 diplômés ont été formés dans plus de 115 pays. Un grand nombre d’entre eux, occupe des postes au sein de Gouvernements, d’ONG, d’Universités ou d’organisations internationales, comme l’ONU ou la Banque Mondiale.
Ainsi donc pour le Rotary, la Paix n’est pas une notion abstraite. Elle nécessite un engagement de tous les instants et une vigilance encore plus accrue sur le terrain, et ce d’autant plus que le monde devient multipolaire, et que les États renouent avec la volonté de puissance, en affichant des exigences géopolitiques qui pèsent plus lourdement que les querelles de doctrines.
Mais il est vrai que nous sommes en présence de visions contrastées de l’ordre international, qui ne peuvent s’empêcher de toujours étendre leur influence. Et c’est dans ce contexte de grande incertitude que le Rotary essaie de lutter pied à pied pour que le bonheur des uns ne se construise pas sur la désespérance des autres.
C’est vrai que le bleu, lui va bien....
Francis Nidecker
RC Toulouse Ovalie
pour la Lettre du Gouverneur