Thierry, c’est un visage qui pourrait être dessiné par Hergé, rond, avec des traits « ligne claire », un regard pétillant de malice, une poignée de papatte sérieuse, une carrure baroudeuse, une voix chantante des bords de Méditerranée, quand il s’est proposé de nous donner sa vision du Rotary et le contour de ses attentes vis a vis de tous ces Clubs qu’il apprécie tant.
Car pour lui, le rapport aux autres est fondamental, il reconnait ne pas exister s’il n’y a pas de respiration rotarienne autour de lui.
Mais quand il a présenté le contenu du message de la Présidente du Rotary International, Thierry s’est livré à un véritable travail d’acteur, virevoltant sur scène, car, à en juger par la force de son argumentation, de sa dialectique, on a vite compris qu’il possédait les codes de la communication et de la narration.
Un véritable prédicateur, doté d’une puissance presque biblique, faisant don de son corps, les bras en mouvement, les mains en suspension pour appuyer son propos.
En évoquant la Présidente du Rotary International, il fait mine de s’opposer à elle, qui cherche à recruter de jeunes professionnels et davantage de femmes.
Il lui a fait observer, au contraire, qu’il a beaucoup d’admiration et même d’affection, pour les anciennes générations qui totalisent des centaines d’années d’expérience, au sein des Clubs qu’il rencontre.
Il n’est donc pas gérontophobe (Jennifer Jones, non plus), même si l’on constate que, de façon générale, la civilisation occidentale n’a d’yeux que pour la jeunesse qui incarne le futur et l’espérance et que, de ce fait, la cinquantaine venue, beaucoup seraient déjà presque inutiles.
Alors serait-il un rebelle, comme Jennifer Jones a pu le lui faire remarquer sur un ton amusé ?
Non, car il considère aussi que pour ne pas trop mal vieillir il faut quand même rester lié à l’identité de sa jeunesse.
Alors, après le « Mens sana in corpore sano » ne faudrait-il pas affirmer, haut et fort : « Un noyau jeune, dans un corps vieux ».
Mais on va arrêter là, car, comme le dit si bien Gouverneur Thierry
« le bien ne fait jamais de bruit et le bruit ne fait jamais de bien ».
Une autre façon d’énergiser et de vitaminer la poursuite de cette belle soirée, le développement de la notion d’idée pour parvenir à celle plus élevée d'un idéal, celui que nous poursuivons finalement tous.
Elle est née de la question malicieuse d’un journaliste qui avait osé l’interroger sur la définition du Rotary.
Belle répartie, car l’idéal vivra éternellement, indépendamment de nous, et qu'on trouvera toujours une voix pour l’exprimer et un corps pour le porter.
Enfin, il fallait bien conclure ( Hélas ) par le rappel de la Conférence de District à Collioure.
"Collioure me console de tout » affirmait récemment Thierry.
En effet, comme les plantes médicinales, un peu sauvages, Collioure est rempli de principes actifs, qui permettent de lutter contre la pollution sous toutes ses formes.
En somme, un Gouverneur, ruisselant de bonheur, au meilleur de lui….A la bonne heure.
Un Gouverneur capable d’improviser sur l’être humain et de briser « le quatrième mur » en s’adressant à son public qu’il sait, prendre à partie et qu’il fait participer pour en tirer le meilleur parti.
Savoureux clap de fin.
Certains appellent cet exercice le Soft power.
Francis NIDECKER,
Responsable de la Lettre du Gouverneur du District 1700