Jean Szydiwar, d’abord, a évoqué : « Une Nation fière et résiliente » au travers d’une histoire tourmentée remontant presque à la nuit des temps. Avec minutie, il a fait l’inventaire du gros baluchon mémoriel dont il a hérité en soulignant que l’Ukraine a toujours surmonté les épreuves.
Des cosaques aux mongols jusqu’à l’indépendance après la chute des tsars, de la révolution Orange à la révolution de la Dignité sur la grande place de Maïdan, l’Ukraine n’a jamais renoncé à se réformer et à se détacher de son parrain russe devenant de plus en plus autoritaire, en s’appuyant sur des oligarques à ses ordres, une Ukraine, de moins en moins décidée à payer, l’addition des soubresauts de l’histoire et des caprices de Poutine.
En suivant, Pascal Andrei nous a plongés dans le domaine un peu sombre de la cyber sécurité.
Avec beaucoup de passion, il a dessiné les contours de l’arme cyber qui peut devenir parfois incontrôlable. On sait tous que la Russie est reconnue pour son espionnage légendaire, mais on sait moins qu’elle est passée maitre dans l’art de cyber- attaquer.
En effet la Russie est un des pays, qui a les plus fortes capacités de nuisances dans ce domaine, en disposant d’une myriade de hackers indépendants et mobilisables, si besoin.
Et l’Ukraine est depuis longtemps le terrain de jeu favori du Kremlin pour expérimenter ses armes dans les domaines des télécoms, de l’énergie et des transports qui apparaissent comme des cibles privilégiées.
Par ailleurs, notre conférencier, spécialiste de la sécurité chez Airbus, nous a fait part des vastes moyens mis en œuvre, par cette société pour déjouer les pièges que les hackers imaginent pour empêcher les avions de voler en « rouillant » les systèmes.
Nous étions rassurés, mais sans plus, à l’évocation de ces attaques fines et massives qui pourraient mettre à mal nos capacités en la matière.
(On notera, pour mémoire, qu’à chaque minute un Airbus A380 est victime d’une attaque)
On retiendra en conclusion que cette très belle manifestation nous a permis de vérifier, si besoin était, que si le Continent a renoué avec le tragique de l’Histoire, la compassion de tous ces peuples qui ouvraient grands leurs bras et leurs frontières nous donnaient, malgré tout, des raisons de reprendre confiance et d’espérer.
L’Europe, géant économique, mais nain politique était en train de se réveiller et de se montrer à la hauteur en imposant, en temps record, les plus lourdes sanctions de son histoire.
Mais il est vrai que comme le prétendait Spinoza:
« Il n’y a pas d’espoir sans crainte, ni de crainte sans espoir »
P.S : le bénéfice de cette soirée, soit 10 000 euros environ sera reversé entièrement à la cause Ukrainienne.
Francis Nidecker, responsable de la Lettre.