Les informations sur ces virus concernant les jeunes filles, me semble importantes à diffuser et à relier en particulier avec notre programme sur l’autonomisation des jeunes filles bien qu’effectivement tous les adolescents soient concernés.
MF : Hélène, après une carrière bien pleine et brillante peux-tu nous expliquer pourquoi maintenant retraitée tu te lances dans cette démarche pour faire connaître ces virus et ses conséquences qui peuvent être très graves ?
H : Etant un ancien professeur de santé publique j’ai constaté que ces infections sont méconnues non seulement de la population mais aussi souvent des professionnels de santé. Or ces virus sont parmi les plus fréquents des infections sexuellement transmissibles dès l’adolescence et atteint plus de 85% des personnes au cours de la vie dont environ 10% d’entre elles risquent de développer un jour un cancer.
M-F : A quel âge donc se font les premières contaminations ?
H : La transmission se fait souvent au début des divers actes de la vie sexuelle même en absence de pénétration. L’infection elle-même est sans symptôme ce qui ne permet pas de la diagnostiquer. Et si 90% des adolescents s’auto-immunisent contre ces virus et le rejettent, 10% ne le font pas et les virus persistent dans leur organisme pouvant 20 ou 30 ans plus tard engendrer diverses lésions dont certaines se cancérisent au niveau du col de l’utérus, ou du vagin, de la vulve, de l’anus et de la région bucco pharyngée.
M-F : A-t-on des chiffres qui permettent d’estimer la contamination de la population
H : On a répertorié plus de 600 000 nouveaux cas de cancer VPH+ par an dans le monde et en France environ 8000 cas/an dont un tiers chez les hommes.
Il n’existe pas de traitement agissant directement sur ce virus et les barrières contre les VPH, type préservatifs ou spermicides ne protègent pas bien du risque.
M-F : Comment se protéger ?
H : La vaccination, mise au point en 2006 et dont l’efficacité et l’innocuité est scientifiquement prouvée s’avère le moyen préventif de choix. La France est dans ce domaine très en retard.
Au Portugal 90% de vaccinés, en Espagne 75% en Italie 85% et en France seulement 25-30% selon les régions bien loin des 75% nécessaires à une éradication sur l’ensemble de la population !
Cette vaccination doit être administrée avec le vaccin nonavalent aux filles et aux garçons si possibles entre 11 et 14 ans (avant les premiers contacts sexuels) avec une possibilité de rattrapage jusqu’à 19 ans inclus.
M-F : Devant ce constat alarmant que faire ? Est-ce une question de désinformation et surtout de mésinformation entrainant la peur, le lobbying anti-vaccination étant très fort en France.
H : je vais essayer de mieux informer en particulier le monde médical et éducatif, par exemple j’interviendrai à Carcassonne lors d’une « Journée d’échanges entre professionnels de santé et de l’éducation » le 16 Mars 2022
Le Rotary peut être aussi, bien sur, un relai de l’information.
M-F Chapuis
R.C. Montpellier
Pour la lettre du Gouverneur