C’est avec un grand plaisir que je viens partager avec vous une partie de mon parcours.

Je m’appelle Jéssica Da Silva, j’ai 26 ans et je suis brésilienne, originaire de la région de São Paulo. Je suis venue en France en septembre 2021, dans le cadre d’un Master 2, en Sciences de l’éducation et de la formation à l’Université Toulouse Jean Jaurès, dans le parcours de « Recherche et Expertise en Éducation et Formation » (REEF). J’effectue actuellement mon stage auprès du Rotary, plus particulièrement dans le cadre de l’action « Autonomie des jeunes filles ».

Je suis fortement intéressée, tant professionnellement que personnellement, par la lutte contre les inégalités en général et, plus particulièrement, contre les inégalités de genre. Au Brésil, même si nous avons beaucoup avancé dans ce domaine, l’accès des jeunes filles à une juste égalité avec les garçons est encore en butte à de trop de nombreux obstacles. En France, même si nous ne pouvons pas nier les avancées sur cette question, le chemin reste encore long pour beaucoup de filles. En 2022, en France, au Brésil, et dans le monde entier, nous ne pouvons que déplorer qu’au delà des inégalités sociales, financières ou culturelles, des stéréotypes et des normes de genre continuent de discriminer et de porter préjudice à plus de la moitié de la population.

Au sein du Rotary, j'ai eu l’opportunité de rejoindre la commission « Autonomie des jeunes filles »[1], en tant que stagiaire et étant moi même une jeune femme. Je travaille avec cette commission, pour faire connaître l’action et pour dynamiser la participation des clubs. Je suis très fière de m’engager dans cette action et de contribuer ainsi, certes modestement, à ouvrir le champ des possibles à d’autres filles, pour les aider à affronter ces réalités parfois hostiles et à assumer leur pouvoir d’agir. Comme le colibri de la légende, j’essaie de faire ma part.

Je suis également très mobilisée par l’écriture de mon mémoire, qui est en lien étroit avec mon stage. Il vise à documenter le plus précisément possible comment l’émancipation des jeunes filles est perçue et appréhendée au sein du Rotary mais, surtout, à évaluer comment les projets initiés peuvent contribuer à développer les conditions de l’émancipation des filles.

[1] Cette commission est composée par Alicer Bernier (Toulouse), Capucine Rossard (Perpignan), Guylaine Pottier (Toulouse Centre), Josiane Vilches (La Grande Motte), Marie-Claude Pouchou (Carcassonne Bastide), Marie-Françoise Chapuis (Montpellier), Perrine Laffont (Foix), Sylvie Trebosq (Colomiers), Véronique Heguenard (Toulouse Ovalie), Véronique Gomes (Font Romeu, Pyrénées Catalanes, responsable de l’action)

Dans ma démarche de recherche[1], je convoque de manière importante la pensée d’un éducateur brésilien qui m’inspire depuis longtemps, il s’appelle Paulo Freire. Il met en relation les concepts d’autonomie, d’émancipation et de conscientisation. Pour Freire, le développement, l’apprentissage et le progrès ne peuvent s’envisager que collectivement. C’est sur ce point que l’action « Autonomie de jeunes filles » et les actions rotariennes peuvent le rejoindre. Pour moi, le Rotary se caractérise par un engagement et un travail réalisés collectivement, tous ensemble.  

 Pour conclure ce petit mot, je m’autorise à partager avec vous une citation de Freire, extraite de « Pédagogie des opprimés », qui me touche profondément et qui, j’en suis sûre, ne vous laissera pas indifférents.

« Aos esfarrapados do mundo e aos que neles se descobrem e, assim descobrindo-se, com eles sofrem, mas sobretudo, com eles lutam »

« Aux misérables du monde et à ceux qui les découvrent et, ainsi se découvrent eux-mêmes, souffrent avec eux, mais surtout, combattent avec eux » (traduction de l’auteure).

Merci à tous et à toutes les membres du Rotary pour ce temps d’écoute et pour la belle expérience que vous m’offrez !

Abraços !

Jéssica Da Silva

[1] Mémoire dirigé par le Professeur Jean-François Marcel, UMR « Education, Formation, Travail, Savoirs » (EFTS), Université Toulouse Jean-Jaurès.