Certainement, mais il peut nous permettre, surtout de retrouver le sens de l’essentiel, dans « l’inter monde » morose, que nous traversons.
En effet, j’ai toujours cru que les périodes de difficultés permettaient à certains mouvements, en se dépensant et en se dépassant, d’apparaître comme un recours salutaire en ces temps d’angoisse presque maudits pour beaucoup. Pour échapper à cette pandémie qui submerge tout, il faudra être, encore plus unis, plus fraternels et plus altruistes. Et de ce point de vue là, le Rotary apparaît comme essentiel à la réalisation de ces souhaits.
En effet, la crise sanitaire et sa cohorte de maux, de l’âme et du corps, le consumérisme, le séparatisme numérique, le télétravail, le stress, l’hyperconnectivité, réduisent sensiblement la fréquence des contacts humains et l’épanouissement personnel. Il se pourrait qu’on assiste dans le monde d’après, à un repli sur soi, et a beaucoup plus d’individualisme. L’éducation, l’armée, la police, la justice, la religion, qui pouvaient apparaître, à l’époque comme des guides spirituels, des piliers de notre institution, semblent s’être évanouis.
La trajectoire du monde devient de plus en plus désordonnée, aléatoire, imprévisible. Aussi le chacun pour soi, semble désormais régner en maître et la performance individuelle l’emporte bien souvent sur la réussite du groupe.
Déjà dans ses « Maximes » La Rochefoucauld prétendait que « La nature de l’homme est de n’aimer que soi, et ne considérer que soi ». C’est pour cette raison, que pour éviter ce glissement, il convient de renforcer nos défenses rotariennes. Et c’est en cela que le Rotary est un bien essentiel.
Le Rotary est une lueur d’espoir, il nous interpelle et nous oblige, il n’a pas droit à la paresse morale et doit toujours rester ce joyau inentamé, dans ce monde qui bouge vite et qui s’enlaidit quelquefois quand il est à l’arrêt.
« Famille, je vous ai » Heureusement pourrait-on dire, en regardant cette crise sanitaire qui finit par brouiller les images du réel et tout avenir discernable, comme si nous vivions dans un jour sans fin.
Même dans la difficulté, le Rotary, ne peut s’accommoder de petits renoncements, il a horreur du moelleux des habitudes et du confort que pourrait lui procurer l’inaction. Il préfère encore les petites victoires , pour changer des vies et refuse à se laisser aller à des discussions incantatoires, dans une société de plus en plus bavarde, où l’on peut avoir l’impression de changer le monde parce qu’on en a beaucoup parlé. Et en cela encore, le Rotary est un bien essentiel.
Si certains s’adonnent à des entraînements sportifs ou artistiques, au Rotary, nous faisons des exercices quotidiens d’humanité. Le Rotary agrandit notre cœur, augmente notre existence et épargne, certainement davantage, notre santé. Il est un lieu de réflexion, et la réflexion est puissance de décentrement. Cela vaut toujours mieux que de s’abandonner à des émotions toujours égocentrées.
Il apparaît des lors comme la substantifique moelle de notre époque qui voit hélas le triomphe de la logomachie. Dans « Des âmes et des saisons » ...B.Cyrulnik déplore : « Que notre culture a perdu la boussole, errant là où le vent nous porte....Il nous faut reprendre un cap....Une étoile de berger nous indique cependant la nouvelle direction vers l’unité de la terre et du Vivant ». Vous admettrez avec moi que le Rotary est un bien essentiel pour y parvenir.
Il me revient à l’esprit ces quelques mots:
« Suivons du montagnard l’exemple audacieux,
Élevons nous vers une existence meilleure,
Élevons nous enfin d’un élan prodigieux
Vers le plus haut sommet de la vie intérieure »
Dans ce maelström ambiant, l’anomie nous gagne, mais le Rotary veille sur ces défaillances de comportement. Nous avons consenti, aux restrictions, victimes expiatoires d’un ennemi invisible, aux frappes aléatoires, avec peut être, des conséquences rédhibitoires. Tout est sacrificatoire dans cette histoire et pour l’instant pas de victoire sur ces jours très noirs. Même l’espoir ne joue plus son rôle d’exutoire.
Houellebecq affirme qu’hélas : « Nous ne nous réveillerons pas, après le confinement, dans un nouveau monde...ce sera le même mais en un peu pire ». Alors c’est peut être le moment de demander du secours au Rotary, la roue ...de secours du Rotary, pourrait-on écrire.Car le Rotary continue à bénéficier d’interactions humaines, d’une réserve d’humanité qui permet de sortir de l’entre soi et de colorer et enrichir notre existence. Et c’est encore en cela qu’il est un bien essentiel.
En effet Il nous permet de tenir bon et d’imaginer pour beaucoup un horizon à portée d’espoir. Ses réunions sont autant de bulles de décompression , un véritable moment béni. Elles nous invitent à écouter les chants de l’espérance plutôt que l’écho du doute. Le Rotary s’adapte, se montre agile et multiplie les initiatives d’entraide et de solidarité. En dehors des domaines dans lesquels il excelle depuis très longtemps dans notre District : Mon sang pour les autres, Espoir en tête, Illettrisme ,Banque alimentaire, jetons le cancer, students exchange, haltes répit Alzheimer...Il continue de se réinventer et d’évoluer. Il est toujours impliqué et présent à toutes les étapes de la chaîne des valeurs. Il fait preuve d’une infatigable capacité à entreprendre. Toujours sensible aux maux de l’époque, il distribue des paniers repas à des étudiants installés dans une précarité dure et durable, il aide des entreprises en difficulté,à rebondir, suite à la morsure de la Covid. Il s’apprête à récompenser le meilleur projet d’une green start up,et œuvre inlassablement pour de nombreuses associations qui ont, plus que jamais besoin d’attention.
Dans la galaxie du Rotary,le temps des bons sentiments et de la détermination n’est jamais révolu. Celui de la motivation non plus. « En ce monde de violence, où règne pandémie et lassitude, Cher Rotary,permet que je t’encense, pour ton ravissement et ta quiétude. ». Quand je vous dis que le Rotary est vraiment un Bien essentiel.
Francis Nidecker
Club de Toulouse Ovalie