Entretien avec Chantal Barousse Présidente de la sous commission « les gestes qui sauvent » du Centenaire du Rotary à Toulouse

C : A l’instigation de Thierry Patricolo, Gouverneur 2022-2023, et avec l’aide de la Mairie de Portet sur Garonne, j’ai organisé en juillet 2022 une des premières formations au massage cardiaque et à l’utilisation du défibrillateur dans la région toulousaine. Elle a réuni une centaine de Portésiens. C’est Marc Ferrière qui avec son brio habituel a animé la session et je l’en remercie. Le plus difficile a été de convaincre le Maire de Portet qui a cédé à l’argument qu’un tiers des morts subites survient avant 55 ans, et a été le premier inscrit à la formation. La Mairie a mis à disposition sa cellule de communication, diffusé ensuite l’information à la population de Portet et aux différentes associations de la ville. Le RC de Portet a aussi assuré une distribution de flyers chez les commerçants et professionnels de santé.

La formation grand public a été complétée en novembre par une formation aux élèves de troisième du collège de Portet. Elle a concerné 250 élèves et va devenir pérenne.

M-F : Cette année l’opération « les gestes qui sauvent » semblent avoir été un nouveau succès.

Cette manifestation avec d’autres structures est-elle plus complète, peux tu nous expliquer comment a-t-elle été initiée ?

: L’opération des « Gestes Qui Sauvent » soutenue par notre Gouverneur 2023-2024 Jean-Marc Martinez  a été une action phare du Centenaire du Rotary à Toulouse qui a réuni les 28 Rotary Clubs du Grand Toulouse, les clubs Rotaract, Interact et Inner Wheel. C’est Henri Rème du R.C. de Toulouse qui a présidé la commission Centenaire. Avec Jean-Michel Rème j’ai supervisé la sous-commission des « Gestes Qui Sauvent ». Notre objectif était de ne pas limiter l’opération au massage cardiaque mais de l’ouvrir aussi à d’autres gestes qui sauvent et qui sont d’un apprentissage facile. Nous avons rencontré en premier le Professeur  Vincent Bounes, Directeur du SAMU 31 et Vice-Président de la Région Occitanie, qui accepté avec plaisir de participer et nous a proposé le soutien d’instructeurs du SAMU 31. Nous avons ensuite contacté d’autres organismes formateurs : le SDIS 31, la Croix Rouge, la Protection Civile et la Fédération Française de Cardiologie, section Midi-Pyrénées qui se sont joints au projet.

Nous avons reçu l’aide de sponsors majeurs : la Mairie de Toulouse, la Région Occitanie, le Crédit Mutuel et diffusé l’information par nos réseaux rotariens, Tisseo et la plate-forme Hall of Change.

M-F: A quelle date a été programmé cette manifestation et quelle en  a été le déroulement ?

C : La date proposée par la Mairie de Toulouse  fut le 26 octobre après midi où 3 sessions d’initiation au massage cardiaque ont réuni plus de 400 personnes sur la place du Capitole. Ces sessions.intégraient aussi une formation à l’utilisation du défibrillateur. Ce qui était novateur c’est qu’en complément aux 3 sessions de massage cardiaque, il y a eu en périphérie de la place des ateliers animés par :

  • Les Pompiers : sur le thème que faire devant une hémorragie externe et comment poser un garrot ?
  • Le SAMU : quelle conduite à tenir en cas d’étouffement ? Le Samu avait aussi installé un hôpital de campagne et l’atelier s’est déroulé dans l’hôpital de campagne du SAMU 31.
  • La Protection Civile : comment mettre en position latérale de sécurité une personne inconsciente mais qui respire encore et dont le cœur bat ?
  •  La Croix Rouge : que faire en cas de catastrophe (naturelle on non) ?  cette démonstration fut suivie de la préparation d’un « kit catastrophe ».
  • La Fédération Française de Cardiologie ( section midi Pyrénées) dans son « bus du cœur », qui sillonne les campagnes toulousaines pour informer sur les facteurs de risque cardio-vasculaire, a tenu un atelier sur le dépistage de ces facteurs de risque et l’évaluation du risque personnel de chaque participant.

M-F : quel a été essentiellement ton rôle ?

C : L’organisation de la journée du 26 octobre ne s'est pas limitée à la seule logistique des gestes qui sauvent. Elle a été l'aboutissement d'un travail d'équipe qui a débuté 18 mois plus tôt et impliqué tous les membres de la commission Centenaire pour la communication, la recherche de sponsors, l'organisation pratique sur la place du Capitole, les échanges  répétés avec la Mairie. 

Nous avons aussi eu le renfort, le jour dit, d'une cinquantaine de bénévoles rotariens pour l'installation sur la place et le recrutement de nouveaux participants au massage cardiaque.

En ce qui me concerne J’ai coordonné l’opération avec les organismes formateurs, défini avec eux le déroulement des 3 sessions de massage cardiaque, l’organisation des autres ateliers.

Nous avons tenu ensemble 7 réunions préparatoires de copilotage. Tous les représentants des organismes formateurs y ont participé avec professionnalisme et bonne humeur et ont été heureux de travailler ensemble. Chaque session de massage cardiaque a fait intervenir sur scène 4 « acteurs de l’urgence » d’organismes différents. Tous les formateurs sont prêts à pérenniser l’action et la renouveler tous les ans.

M F : Nous ne pouvons que vous féliciter d’une telle opération qui donne  une formidable image du Rotary au service de la population

C : L’apprentissage des gestes qui sauvent, dont celui du massage cardiaque, est en effet très insuffisant en France pour le grand public comme dans les établissements scolaires. Il y a chaque année en France 40 à 50000 décès par mort subite, 10 fois plus que les accidents de la route. Seulement 5% des victimes survivent, contre 30% dans les pays où la population est formée dès le plus jeune âge.

 Nous devons donc continuer dans cette formation aux adultes mais aussi aux collégiens et lycéens.

 

Pour la lette du Gouverneur

Marie- Françoise Chapuis